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  • : Clair-obscur
  • : Créé par l'association Areduc en 2007, Entre Les Lignes propose un regard différent sur l'actualité et la culture en France et dans le monde.
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On nous programme pour une toute petite vie, compartimentée, besogneuse, mécanique, aveugle, et nous, cette toute petite vie, on n’en veut absolument pas ! absolument plus !
            On n’est pas du matériau à programmes, de la chair à statistiques, de la citoyenneté à sondages.
            On existe à plein, et on y tient follement.
Autrement dit, tout ce qui résiste en nous à la normalisation, au recroquevillement, estproprement sacré. C’est même la seule chose sacrée.
            Tout ce qui ouvre la vie, tout ce qui la fait respirer largement en nous, tout ce qui nous donne le sentiment d’être du même élan les autres et nous, nous et les autres, c’est cela que nous accueillons et applaudissons avec ardeur.
 
            C’est gentil de nous envoyer au travail (la « valeur travail » !) – mais quel travail ?
Balayer ou parler en conseil des ministres ? Nous voulons des détails. Une mise à plat générale. Du concret. Du vrai. Alors seulement on pourra voir, peser, évaluer, répartir équitablement.
 
            S’il s’agit d’œuvrer à notre enfermement, à notre division, à une existence moite et télévisée, alors c’est non !
            Ce qui se passe en Afrique ou au Brésil a lieu chez moi, chez nous ; voilà le bon réflexe. Et pas parce que ce serait une jolie position morale, un beau geste, la preuve d’une belle âme. Non ! Par pur souci de vérité. Cela est.
 
            D’ailleurs : quelle autre vision des choses est-elle possible ? Quelle autre vision est-elle sensée ? Quelle autre vision est-elle défendable ?
 
            Le « réchauffement de la planète », qui occupe les tribunes et les chroniques, vient opportunément nous rappeler qu’il n’y a qu’une seule terre, qu’une seule atmosphère.
            Eh bien cet horizon global obligé ne concerne pas que l’écologie. L’économie, la santé, l’éducation, l’art obéissent à la même universalité, par nature, par essence.
 
            Qu’on cesse de nous jeter les uns contre les autres ! Toute division est fausse. Cache des intérêts saumâtres.
            Nous sommes un seul. Nous sommes tout le monde.
           
            Ce propos d’allure fantaisiste doit devenir notre lieu commun. Lui seul répond à nos besoins et à nos désirs. C’est ça ou nier l’homme en nous.
            Qui, au berceau, rêve d’être l’ennemi ou le rival de ses voisins ? de posséder justement ce que les autres n’auront pas ?
            Par quels maudits mécanismes nous réduit-on à n’être que suspicion, envie, concurrence ?
 
            Tout est à interroger. Nos évidences d’aujourd’hui ont été fabriquées – et à des fins pas nettes. Les maîtres du jeu, du sale petit jeu, ont le plus grand intérêt à nous faire prendre des vessies pour des lanternes : la guerre pour une valeur sûre et le supermarché pour le lieu de notre épanouissement.
           
            Les médias (aux mains des mêmes) ont une mission : opérer cette torsion, réaliser cette intoxication. Un petit vieux arrive du fond de sa province et empoche 20000 en tournant une roue (« la roue de la fortune »). Ca y est : il est riche ! Il se croira du sérail. Propriétaire en état de défense. Tel PDG peut ouvrir son « parachute doré » : il sait que la valeur Argent court les ondes ertziennes. Les eaux sont suffisamment troubles pour qu’il puisse y pêcher ses stcck-options et ses primes obscènes …  
               
            C’est ainsi que mine de rien chemine la division et que la haine sociale peut faire ses monstrueux petits. C’est ce monde sans avenir – au sens propre – qui est à remettre sur ses pieds.

Serge Trocquenet
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