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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 11:27
 

Comme vous le savez peut-être déjà, le LHC du CERN vient d’être mis en route. 27km de tunnels et quelques milliers de tonnes d’aimants refroidis à -270°C devraient permettre à un proton d’entrer en collision avec un autre proton. Encore 2 milliards d’euros de dépensés pour faire plaisir à quelques chercheurs en manque de découverte vous dites-vous… oui, et en plus, il vous mettraient en danger…

 Car ce qu’ils veulent reproduire n’est rien moins que le big bang, à quelques milliardièmes de secondes du premier instant de l’univers… Et là, toutes les suppositions sont permises : vont-ils créer un micro-trou noir qui va engloutir la terre ? Une explosion qui va détruire la galaxie ? Sommes-nous le résultat d’une expérience qui a mal tourné il y a 15 milliards d’années ?

 Ne vous-en faites pas, rien de tout ceci ne devrait se produire mais le "buzz" à son sujet en dit long sur la non-évolution des mentalités…

 Car la science n’inspire pas confiance, du moins jusqu’à son arrivée dans les rayons des supermarchés. Car sur les 25 particules prédites par la théorie de la mécanique quantique, 24 ont été découvertes et en parallèle de nombreuses technologies adaptables au grand public ont vu le jour (disque dur, horloge atomique, nanotechnologies…). Mais voilà, la 25ème (dit boson de Higgs), « c’est pas pareil »…

 Car « on » a porté plainte : Walter L. Wagner, titulaire d'un doctorat en droit et qui a étudié la physique, et Luis Sancho, écrivain et chercheur en Espagne ont introduit une requête en arrêt des travaux au Cern auprès d'un juge d'Honolulu à Hawaï. Celle-ci n’a bien sûr pas abouti. Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre les travaux de Stephen Hawking qui a prouvé, il y a de ça 30 ans, que contrairement à ce que l’on pourrait penser, les trous noirs émettaient un rayonnement et avaient une durée de vie proportionnelle à leur taille. De micro-trous noirs ne devraient donc pas avoir le temps d’absorber grand-chose…

 En attendant, les mordus de physique attendront avec impatience la fameuse collision, sorte de clé de voûte d’une des plus belles théories jamais écrite.

Sylvain Bineau

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 14:59
Une véritable politique environnementale repose sur une notion simple : celle de « penser l’avenir » : qu’avons nous fait, qu’est il advenu, comment corriger le tir ? C’est ce « comment » qui définit notre éthique écologique. C’est une méthode basée sur des prospectives.  Un raisonnement indirect, systémique et la série des rétro-actions qui le constitue permet d’atteindre un équilibre. Il s’agit au fond d’une simple régulation… Nous nous comportons comme cela au quotidien: en conduisant sa voiture, en négociant avec ses collègues, ou pour faire comprendre quelque chose à ses enfants. On voit ainsi se former "un équilibre" (je suis arrivé à bon port et n'ai pas fini dans le fossé) voire un progrès (cas de l'enseignement). Appliqué au système Terre, nous devrions donc nous trouver dans un état d'harmonie entre la population et les ressources naturelles.Le fait est cependant que ce n'est pas le cas. Pourquoi ?


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Car la propension d'une communauté à reconnaître la réalité d'un risque est déterminée par l'idée qu'elle se fait de l'existence de solutions. Si je vais tout droit à 60 à l'heure et qu'il y a un mur devant moi alors il y a de grandes chances que je n'arrive pas intact au boulot. Or je sais qu'en tournant le volant, je vais l'éviter, c'est donc ce que je vais faire. Une telle solution ne se "présente" pas pour le système Terre, au sens propre, c'est-à-dire visuellement. On va donc considérer que le mur n'existe pas, qu'aucune catastrophe écologique n'aura lieu. Des chercheurs nous diront que si, des remèdes existent: ils vous parlerons de décroissance, de changement des modes de production et de développement durable, bref d'un renoncement au «progrès», prix à payer pour éviter le désastre qui pour eux, du coup, leur paraitra clair et identifiable. Cependant, cette information, cette compréhension logique du monde ne passe pas au niveau collectif et aucun de ces remèdes n'est vraiment appliqué. Cela veut donc dire que contrairement aux chercheurs, les gens ne "voient" pas ces solutions et éliminent donc le problème. La raison? Une solution "éthique" (c'est-à-dire fondé sur une logique systèmique comme nous l'avons vu) n'en est pas une : la métaphysique prévaudra.

Est-ce que je pense à la mort tous les jours, ou bien est-ce qu’elle module mon action ? Non, indubitablement. La seule considération d’un « qu’est-il advenu » me permettrai d’y penser et ainsi de moduler mon comportement. Si un chercheur découvrait comment supprimer le gène responsable du vieillissement, il y a fort à parier que les actions du labo grimperaient en flèche. Ce n’est pas le cas : l’absence de solutions entraîne une inhibition, dont sa seule échappatoire est la fuite dans l’irréel : mieux vaut ne pas y penser et imaginer d'autres mondes : l’illusion métaphysique comme source d’action.


Concernant la planète, la situation n’est guère différente: on préferera voir un ordre supérieur simpliste (le "de toutes façons, c'est foutu, c'est déjà trop tard") plutôt que d'appliquer notre logique éthique et d'oeuvrer à la recherche de solutions. Car celle-ci n'apportera pas de solutions "visibles" ! Par contre, cumulée à d'autres actions locales, elle entrainera par effet papillon et sur plusieurs décénies des changements importants. En attendant, nous ne verrons aucun de ces effets "positifs" et nous en déduirons que nos actions étaient inutiles et par là-même contraires à notre logique de vie.


Qu’est-ce que cela prouve ? Que pour la plupart des gens, il est aussi malsain de penser aux problèmes environnementaux qu’à la mort. La considération d’une inéluctabilité ne provoque qu’inhibition de l’action. Seule la nécessité (mais il sera trop tard…) permet d’agir tout en maintenant son être en état de cohérence. Et ça, le capitalisme, parfait reflet de l’évolution darwinienne, l’a bien compris.

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To the happy few, à ne pas faire circuler… :-)

 

Sylvain BINEAU

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 14:24
A l'heure où  "baril à $100", "crise aux USA" et  "stagflation" sont devenus des lieux communs, et où Courrier Internationnal  titre sur la décroissance, il me semble judicieux de faire un point sur notre rapport à la situation économique actuelle.

Pour résumer, disons que nous sommes dans une phase "ouverte".

Deux exemples pour comprendre ce qui est en jeu: l'énergie et la R&D, soit deux des secteurs les plus en amonts de notre économie.

Conscients que les ressources en énergies fossiles viendraient à manquer dans les prochaines années (cf. pic de Hubbert), les grands groupes ont investi dans les énergies "renouvelables". Soyons clairs: elles ne le sont pas. Compte tenu des besoins énergétiques nécessaire à la fabrication, installation, transport et de la durée de vie des éoliennes, panneaux solaires et autres nouvelles technologies et vu qu'il faut 10000 litres d'eau pour fabriquer un seul ordinateur, le retour sur investissement énergétique est quasi nul pour ne pas dire négatif. En fait, ces projets s'inscrivent pleinnement dans une économie basée sur la croissance, ils lui ont même donné un second souffle - c'est en effet le seul mot qui sous-tend toute notre économie: "supérieure à 2%" ou c'est la recession, comme le formulaient dèjà les neo-classiques il y a plus d'un siècle... Le buzzword "environnement" est ainsi devenu un facteur de croissance: le paradoxe est grand et les cris poussés par la communauté scientifiques n'ont rien changé. L'homme se retrouve donc face à 3 voies: faire confiance au capitalisme et en sa capacité à trouver des solutions innovantes pour résoudre ses problèmes ou espérer un renversement axiologique et une vision "sage" de notre écosysteme (Voir l'article du Monde sur "l'antropocène" et sur  les perspectives)

Pour ce qui est de la R&D, et plus particulièrement celle des grands groupes pharmaceutiques, le mythe de leur toute puissance financière (cf. The constant gardner, Le carré) est en train de s'éroder. Merk (géant US) a englouti ces 3 dernières années quelques 10 milliards de dollars dans des projets n'ayant donné naissance à aucun médicaments (Vioxx en 2004, vaccin anti sida en 2007). Il en va de même pour Sanofi Aventis et le suisse Roche. D'une façon générale ils ont dépensé 3 fois plus qu'il y a dix ans pour deux fois moins de médicaments produits. Et derrière c'est toute la chaine de consommation qui s'effrite. Les génériques n' "arrangeant" rien.

Pour l'un comme pour l'autre, il s'est agit ces dernières années de repenser globalement le système de fonctionnement: comment sélectionner une molécule "efficace" pour les labo? comment maintenir la croissance avec des ratios énergétiques supérieurs à 1 pour les groupes pétroliers? Pour répondre à ces questions, force est de constater que ce sont les USA qui ont oeuvré le plus (les européens se sont consacrés à des recherches plus "fondamentales") : 40% de la recherche mondiale (défense comprise...) leur sont dus. D'une façon plus générale, ceci révèle (enfin) une prise de conscience de la part des dirigeants : le capitalisme ne peut pas être modélisé par nos économistes puisque ceux-ci sont congénitaux de la croissance (leurs méthodes d'analyses la postuleront donc). Seule la mise en place d'un dynamisme sociologique à la mesure du dynamisme technologique actuel permettra de sortir de cette impasse. En témoignent les campagnes de recrutement acharnées des chercheurs, au CNRS par exemple.

En définitive, tout réside dans cette simple phrase de Latour: le réel est la conséquence de la stabilisation d'un fait scientifique, pas sa cause. Les enjeux à l'échelle individuelle sont grands: l'innovation technologique étant limitée à terme par l'environnement, l'innovation sociologique "peut" prendre le relais et ainsi permettre de changer notre vision du réel, dans sa définition même. C'est cette réciprocité, cette réflexivité, basée sur un raisonemment plus holistique qu'analytique qui nous aidera à passer d'un paradigme à l'autre. "La décroissance" dont on parle en ce moment se base sur une approche de ce type, reste à voir sa viabilité dans les faits.

Sylvain Bineau

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 20:47

Enfin, plus pour longtemps. En quinze ans la récolte des apiculteurs a chuté de 75%. Les abeilles partent des ruchers pour ne plus en revenir.
 

Alors du coup, ben on mangera plus de miel… reste la confiture vous m’direz…
 

Sauf que comme le disait Einstein, « si les abeilles venaient à disparaître, l’espèce humaine serait menacée 3 à 4 ans plus tard ». Car elles représentent le principal agent pollinisateur de la planète, soit la base de la chaîne alimentaire dont nous sommes un des derniers maillons.

 

Alors, on invoque les pesticides bien sûr, mais aussi les téléphones portables (les abeilles utilisent pour s’orienter et ainsi retrouver la ruche les mêmes fréquences que nos chers mobiles), le frelon asiatique aussi.

Un vaste plan a été lancé (ALARM), alors tentons de faire en sorte qu’il soit respecté afin de retarder de quelques années encore notre fin déjà bien imminente…


Pour en savoir plus !


SB





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